Avec les élections, la période de vide gouvernemental touche à sa fin et, les questions typiques se posent: i) quelle structure organisationnelle et fonctionnelle aura le gouvernement? ; ii) quels interlocuteurs ont été choisis? ; et, iii) si la vision stratégique explicite dans le manifeste électoral sera réalisée ? Cependant, quelles que soient ces questions, l’accent doit être mis sur la responsabilité de la classe politique dans l’utilisation du nouveau cadre communautaire.
Et bien que le ratio du Portugal, en termes de fraude aux fonds européens, soit inférieur à la moyenne européenne de 0,75%, cela ne devrait pas réduire le niveau de responsabilité associée. En effet, le Plan National Anti-Fraude ne peut être théorique ou limité à des pratiques théoriques; la Cour des Comptes doit avoir une attitude de contrôle affirmée et continue car 133,7 milliards d’euros jusqu’en 2029 est le montant à recevoir par l’économie portugaise.
Il convient de noter que l’histoire montre que le taux d’exécution des fonds communautaires est généralement positif, mais généralement tardif (proche de la fin du cycle); et, en tant que tel, le niveau de demande analytique pour atteindre les objectifs peut indiquer de mauvaises pratiques. Par conséquent, l’allocation continue de ces fonds est très importante pour éviter leur retour dans l’Union européenne (sanction). Dário Gaspar, coordinateur du plan anti-fraude, affirme qu’il était utile de disposer de mécanismes pour rationaliser et réduire la bureaucratie et les informations liées aux incitations européennes, à l’instar de Portugal 2020 (cohérence).
D’autre part, et citant António Mendonça, président des économistes, “l’action gouvernementale ne se fait pas avec une somme de mesures individuelles. C’est l’un des principaux problèmes du pays depuis deux ou trois décennies”; et, clairement, ces fonds sont une opportunité pour changer le paradigme actuel de la cohésion européenne. En effet, si elles permettent le redressement des régions les moins favorisées, il est aussi vrai qu’elles stagnent après un saut qualitatif en termes d’infrastructures (assainissement, route et rail, télécommunications, etc.).
Cela passe évidemment par une orientation stratégique nationale pour une utilisation optimale et responsable des fonds communautaires: PRR, PT2030, etc. Ces plans peuvent changer la face du pays mais nécessitent un changement des mentalités au sein de la société: i) le Gouvernement est invité à adopter une vision holistique, à définir des politiques et des instruments; ii) aux entités véhiculaires l’application des fonds via l’analyse des demandes; iii) des entreprises publiques et privées qui considèrent les fonds comme une opportunité de démultiplier et/ou d’accélérer les changements afin d’obtenir de la valeur ajoutée dans le futur (vision à long terme).
En bref, les fonds européens peuvent permettre l’El-Dourado de l’économie portugaise ou augmenter sa dépendance structurelle. C’est la décision de chacun…